Objectif Zéro accident !
Nous sommes tous d’accord avec cet objectif. Comment l’atteindre tout en produisant ?
Bird Jr a étudié en 1969 plus de 1,7 million d’accidents. En statistique plus la base de données étudiée est grande, plus le niveau de confiance aux conclusions est grand.
Il a mis en évidence une certaine logique reliant la gravité d’un accident et le nombre de situations dangereuses.
Il est apparu après enquête sur les accidents que ceux-ci avaient été précédés de presqu’accidents. Il avait été relaté aussi des incidents et des situations dangereuses connues et acceptées.
Le lien était évident.
La représentation de l’accidentologie a une forme pyramidale.
La pyramide de Bird.
Une autre analogie est celle de l’iceberg, où la partie visible, émergée, est la partie où l’accident s’est produit et la partie invisible, immergée, est celle des situations dangereuses, des incidents et des presqu’accidents.
Si l’on veut réduire le haut, il faut réduire le bas. Il faut faire fondre le glaçon !
Reprenons l’image de la pyramide. A sa base, ses fondations, énormes, on peut y observer les Situations Dangereuses, SD, qui sont restées à l’état de situations dangereuses. Là où les hommes travaillent en danger, là où l’activité n’est pas sécurisée. Les Hommes pourraient potentiellement se blesser ou blesser quelqu’un. Si tel était le cas, lors de l’analyse de l’accident la situation dangereuse vécue apparaitrait comme une évidence et comme étant la cause de l’accident. Cependant à la fin de l’action ils sont tous rentrés chez eux. Il ne s’est rien passé d’autre. Certains comptent sur leur chance et malheureusement reproduiront l’action dans les mêmes conditions, puisque çà a marché aujourd’hui. « il n’y a qu’à faire attention ! » diront-ils. D’autres personnes ont compris que le début du problème était à ce niveau et travaillerons à le réduire.
Certaines de ces actions se transforment parfois en Presqu’Accident du Travail, PAT. L’accident se déclenche mais par chance, la personne n’est pas touchée. Elle avait un en poche sans le savoir. Tout le monde rentre chez soi. Certaines personnes auront eu peur et diront pour se rassurer que cela fait partie des risques du métier, que l’on ne peut pas tout prévoir. « Il faudra faire plus attention ! ». D’autres personnes auront compris ces signaux faibles et les traiteront comme un accident pour en connaître la cause. La communication est transparente, le management est mobilisé sur ce sujet.
Parfois ces actions dégénèrent en évènement qui aurait pu faire mal à quelqu’un mais heureusement il n’y avait personne, c’est l’incident. Certains diront qu’on a eu chaud, , « heureusement il n’y avait personne ! ». D’autres personnes identifieront une anomalie et la traiteront comme un PAT.
Et parfois une personne sera touchée. C’est l’accident.
Soit l’accident n’est pas grave au point de stopper le travail, il n’y a pas d’arrêt de travail, c’est l’Accident Sans AT, ASAT. Il est connu ou pas de l’employeur. La victime est rentrée chez elle et revenue le lendemain. Certains diront » on a eu de la chance, c’est pas grave ! ». D’autres ayant compris que ce n’est pas les conséquences qui font l’intérêt mais les causes, l’analyseront avec autant de perspicacité qu’un accident plus grave.
Soit les conséquences nécessiteront un arrêt de travail pour permettre à la victime de se soigner, peut-être une hospitalisation plus ou moins longue. A la fin de son arrêt de travail, elle reprendra son poste. C’est l’Accident avec Arrêt de Travail, AAT.. « il n’a pas eu de chance ! » diront les mêmes. D’autres au chevet de la victime mettront déjà en place des mesures rapides et analyseront les causes jusqu’aux causes profondes, les racines du problème.
Peut-être la victime sera-t-elle marquée à vie par des traces irréversibles, elle sera alors handicapée, en Incapacité Permanente, IP.
Soit c’est l’accident fatal et la victime décèdera. Elle est alors au sommet de la pyramide.
Les conséquences d’un accident dépendent de deux paramètres :
1) La chance qui est en fait la conjonction de petits riens qui ce jour là ont fait que çà s’est pas trop mal terminé. Cette chance sauve les gens parfois. Mais on ne peut pas compter dessus.
-2) L’adéquation entre la protection et le danger.
Protéger l’homme efficacement en fonction du danger permet de réduire les conséquences de l’accident. Mais les protections, collectives ou individuelles, ne font pas de miracle et ont toujours des limites. L’accidentologie routière en est malheureusement la preuve. De plus la protection n’arrive qu’à la huitième position des Principes Généraux de Prévention. D’autres actions sont attendues avant, bien plus efficaces.
« mieux vaut prévenir que guérir »
La SOLUTION est de Sécuriser l’activité.
Les commentaires sont fermés.