La force d’une chaîne est celle de son maillon faible. Le maillon faible affaiblit la force de la chaîne et peut produire sa rupture, provoquer l’accident.
Le maillon faible peut être chacun de nous.
Oubli, erreur, transgression, banalisation, procrastination, pas convaincu, charge mentale, tourné la tête, commencé la phrase par « oui mais tu comprends… ».
Nous y avons tous contribué. Chacun a été un maillon faible. Peut-être le sommes nous encore parfois.
Mais pour autant cela n’a pas provoqué d’évènement fâcheux. Pourquoi ?
Certainement parce qu’autour de nous, d’autres personnes ont compensé notre écart, sans que l’on en soit informé. Comment ?
Elles ont juste rallongé leur maillon. Elles ont fait un peu plus que ce que l’on attendait d’elles. Plus que de se dire concerné par la sécurité, elles se sont impliquées. Elles ont absorbé notre défaillance.
Le problème est que cette compensation des autres qui a effacé notre manque peut nous amener à penser que cet écart n’est pas si grave. Alors naturellement nous pourrions nous satisfaire de notre rendu et reproduire de plus en plus cet écart.
Imaginons que d’autres soient dans la même dérive. Un jour nos écarts seront synchrones et nous seront alors plusieurs maillons faibles joints. Les quelques personnes encore impliquées ne parviendront pas à rétablir la force de la chaîne.
Nous venons alors de créer, collectivement, une situation dangereuse dont la victime serait ou pas complice.
La situation dangereuse est une défaillance collective de plusieurs niveaux hiérarchiques.
film « Le moment de vérité » de SUVA illustrant cette responsabilité collective.